Billet d'humeur n°1 : Deux années d'exercice professionnel !
Dernière mise à jour : 14 avr. 2022
15 avril 2019 - 15 avril 2021
Il y a deux ans, jour pour jour, je prêtais serment devant la Cour d'Appel de Versailles, entourée d'une partie de ma famille, de mon mari et de mes amis proches.
Contrairement à certains pour qui cette profession représente une vocation depuis leur plus jeune âge, avant de m'inscrire en Première année de Licence de droit en 2010, je n'avais jamais envisagé une carrière dans le judiciaire.
Et pourtant, je ne fais pas partie de ceux qui croient au hasard.
Deux ans (officiels) d'exercice, c'est à la fois peu lorsque j'écoute mes confrères plus expérimentés me parler des affaires gagnées ou perdues qui les ont chamboulés, ou de toutes les réformes auxquelles ils ont dû faire face.
Deux ans d'exercice, c'est à la fois beaucoup lorsque je me recentre sur mon propre parcours, semé d'embûches et parfois, de quelques désillusions.
En deux ans, j'ai conclu deux contrats de collaboration, j'ai saisi l'ordre de mon barreau pour faire entendre les droits qui étaient les miens et j'ai pris probablement la meilleure décision de ma (courte) vie professionnelle : m'installer.
Que l'on soit avocat "à son compte" ou collaborateur, je reste persuadée que l'essentiel réside dans le bien-être au travail.
Or, combien de jeunes confrères se retrouvent malmenés, exploités, insultés ou encore bafoués par leurs pairs ?
Combien de burn out, de remises en question injustifiées, de désillusions et de raccrochages de robe ?
Quant aux possibilités qui nous sont offertes pour faire valoir nos droits en tant que jeunes avocats, celles-ci souffrent cruellement d'efficacité et de simplicité.
Je passe volontairement sur les commentaires désobligeants invitant à ne rien faire sous peine de "se faire griller dans le barreau".
Mais comment défendre convenablement et avec conviction ses clients si l'on n'est pas soi-même capable de se défendre face à une injustice qui nous incombe ?
Je ne peux que déplorer les critiques et les attaques faciles, la jalousie et l'absence totale de remise en question de certains de mes pairs qui considèrent, à tort, que la nouvelle génération à laquelle j'appartiens n'est pas courageuse et ne se plie pas aux exigences de la profession.
Ils se trompent.
Cette "nouvelle génération d'avocats" est pleine d'entrain, d'ambition et de bonne volonté. Elle dénonce et refuse d'être surexploitée sans formation, d'être virée en retour de congé maternité ou de subir des rétentions d'honoraires injustifiée.
Elle n'est ni fainéante, ni désinvolte mais a simplement grandi avec la conviction que souffrance et travail ne devraient pas être associés.
Je suis fière d'en faire partie.
Ces deux années ont été riches en émotions et en rebondissements. Rien ne sera jamais acquis et en toute honnêteté, le doute et la remise en question font partie intégrante de mon quotidien.
Je reste une éternelle optimiste et espère davantage de bienveillance et de confraternité pour les années à venir.
Enfin, pour votre soutien et votre confiance dans toute cette aventure, merci.
